La City se délocalise à Paris. Depuis le vote en faveur du Brexit, l’incertitude plane et les conséquences concrètes de la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne tardent à se manifester. Une vague de départs n’est pas notée, mais des annonces emblématiques montrent que de nombreuses entreprises délaissent la City, en partie pour Paris. De quoi transformer certains agents en véritables Stéphane Plaza de l’immobilier de bureau. On chasse la place encore disponible.
Un mouvement de transfert vers Paris visible avec le Brexit
A la fin de l’été 2018, la banque HSBC annonçait le rattachement à sa branche française de sept filiales jusqu’ici gérées par Londres. JP Morgan a prévu de redéployer environ 200 spécialistes de la gestion de marché en France. Bank of America a signé un bail pour 10 000 mètres carrés de bureaux. Entre transferts de certains postes et nouvelles implantations avec création d’emplois, Paris se redonne de l’air en devenant un acteur clé de la finance, mais pas seulement. Les grandes entreprises qui anticipent un Brexit dur sont légion.
Les exemples sont nombreux et permettent une affirmation : la ville de Paris est passée devant Londres en matière d’attractivité ! Plusieurs baromètres confirment ce constant. Cet engouement n’est pas lié au hasard. Les initiatives pour « valoriser » Paris se sont multipliées. La Défense a fait les yeux doux aux entreprises étrangères pendant des mois. Avec ses 41% d’entreprises étrangères, 190 000 m² de bureaux disponibles (et d’autres en construction), sans oublier un loyer trois fois moins cher qu’à la City de Londres, les atouts sont nombreux.
Et si le luxe, c’était l’espace ?
Le marché parisien de l’immobilier de bureau est en tension dans plusieurs quartiers : Ie arrondissement, VIIIe et IXe arrondissements se retrouvent dans une situation rarement connue. Difficile pour une entreprise d’y trouver des locaux de 500 m² ou plus disponibles. Alors il faut se contenter de surfaces plus modestes… et cohabiter !
Certaines entreprises déjà implantées avant le Brexit poussent les murs et essaient de libérer de l’espace pour absorber les nouveaux collaborateurs qui vont traverser la Manche. C’est le cas chez Barclays (Avenue de Friedland), chez Citigroup (rue Balzac) ou encore chez Morgan Stanley, installé dans l’hôtel Abraham de Camondo.
Dans ce contexte de manque d’espace disponible, les espaces de coworking comme les bureaux partagés sont une alternative. Il n’est pas possible d’y loger des équipes de plusieurs centaines de personnes, mais pour le transfert d’une dizaine de collaborateurs, ces tiers lieux sont une bonne transition. Des entreprises de taille moyenne peuvent utiliser ces bureaux avant de transférer définitivement l’activité et d’avoir des bureaux en propre.
Avec la date du 29 mars en tête, les entreprises qui souhaitent se détacher du Royaume-Uni n’ont pas le choix et doivent « chasser » des bureaux disponibles. Il s’agit là d’une condition indispensable pour être inscrit au registre du commerce et des sociétés et créer une filiale ou une succursale, hors UK. Le temps est compté, les espaces de bureaux disponibles aussi.
Après le report du Brexit au 31 octobre tous les scénarios restent envisageables. Néanmoins, Paris devrait être la capitale qui profitera le plus des relocalisations d’entreprises.