Travailler en silence, un doux rêve pour de nombreuses personnes qui se retrouvent sur un plateau, en open-space. Depuis l’avènement de cette nouvelle façon de travailler « ensemble », les critiques sont nombreuses. Qui a déjà expérimenté l’open-space le sait : le bruit y est présent. Alors plutôt que de recloisonner et de mettre des « box » partout, plusieurs entreprises expérimentent une nouvelle façon de travailler en open-space. En silence.
Silence, ça bosse
Le silence, arme ultime pour une meilleure concentration et une productivité décuplée ? Plusieurs entreprises tentent d’éradiquer le brouhaha qui domine dans certains espaces de travail ouverts. Leur solution ? Imposer le silence général dans l’open-space ou créer des espaces dédiés pour travailler dans lesquels il ne faut pas parler. Ces espaces prennent des noms variés : quiet room, bulles acoustiques, salles de ressourcement. Dans tous les cas, « chut up » et on travaille.
Le site Cadremploi dresse la liste de plusieurs entreprises qui ont déployé ces espaces silencieux. C’est le cas du Groupe GA dans le VIIIe arrondissement de Paris, avec une « quiet room » de 8 personnes. Les bureaux sont installés face au mur, personne ne se voit, personne ne se parle. A la façon d’un TGV, les coups de fil ne se prennent pas dans la pièce mais à l’extérieur. Silence, ça bosse.
Des espaces selon les usages et non selon la hiérarchie
Cette quête du silence vise à essayer de ramener un peu de calme, et à éviter de dépasser le cap des 80db, seuil indiqué par le Code du travail (article L. 4121-2), et qui déclenche les premières actions de prévention obligatoires. 80db, c’est le bruit d’une tondeuse à gazon en fonctionnement permanent, qui peut vite être atteint dans un espace avec plusieurs personnes au téléphone, et avec des discussions entre salariés, au travers de la pièce. Tout employeur est tenu de vérifier le niveau sonore des bureaux et d’agir. « L’évaluation des risques liés au bruit passe par une évaluation et si nécessaire un mesurage des niveaux de bruit auxquels les travailleurs sont exposés ».
La recherche du silence coïncide également avec la tendance observée depuis plusieurs années qui consiste à casser l’organisation classique des bureaux. Désormais, la mode est aux espaces retenus selon les usages et non selon la hiérarchie. Pour préparer un rendez-vous important ou pour terminer une présentation, la quiet-room est idéale. Pour échanger à plusieurs et faire un brainstorming, l’atelier et son design épuré sont là. Enfin, pour passer plusieurs coups de téléphone, un bureau fermé devient le refuge.
Voilà comment les bureaux attitrés disparaissent, au profit de cette multiplicité de bureaux, selon les usages et les besoins ponctuels de tous.
Si le silence semble difficile à imposer, il existe toujours la méthode du casque sur les oreilles avec de la musique pour s’isoler. Une application (seulement pour Mac) vient de sortir et permet de baisser le volume de la musique lorsqu’un collègue vous parle et que votre téléphone sonne. Son nom ? Silenz, tiens donc.