Les temps sont durs dans la Silicon Valley ? Pas pour tout le monde ! La start-up de paiement en ligne Stripe vient d’effectuer une nouvelle levée de fonds lui donnant une valorisation de 35 milliards de dollars. Un montant qui en fait l’une des start-ups avec la valorisation la plus importante au monde, dépassant par exemple Airbnb ou Wework ou encore, dans le domaine financier, la Société Générale[1].
Aucun ralentissement chez Stripe
Les origines de Stripe sont relativement récentes. C’est en 2010 que deux frères et entrepreneurs irlandais alors âgés d’une vingtaine d’années – John et Patrick Collison – lancent Stripe. Ce qui fait la différence au lancement, c’est la simplicité de leurs solutions. À l’époque, intégrer un module de paiement dans un site Internet ou une application demande des efforts presque titanesques pour le commun des mortels… et même de certains codeurs. L’intégration de Stripe, elle, se réalisait de manière aisée en quelques minutes. Bien loin des démarches qui pouvaient parfois durer plusieurs mois avec des solutions concurrentes.
Capitalisant sur ce premier service innovant, Stripe a ensuite développé d’autres offres. Gestion des abonnements, gestion de la facturation, etc. Un ensemble de briques pour composer un produit complet. En gardant la simplicité au cœur de sa proposition, Stripe a offert une alternative à PayPal et à Authorize aux développeurs du monde entier. En les ciblant, plutôt que les entreprises directement, Stripe est parvenu à se bâtir un réseau d’utilisateurs, influenceurs et clients forts.
Ajoutez à ce développement méthodique une politique de prix transparente – bien que Stripe ne soit pas la solution la moins chère du marché – et vous obtenez le succès que l’on connaît. Les signes de fatigue ? Stripe n’en n’affiche aucun.
Le paiement en ligne en pleine montée en puissance ?
Au cours du mois de septembre, Stripe a continué de développer son enracinement dans le paiement en ligne avec l’introduction de Stripe Capital, qui propose des prêts ainsi qu’une carte de crédit pour professionnels. La société s’ouvre également à un développement mondial, avec huit nouveaux pays qui peuvent désormais bénéficier de ses offres.
Le tour de table que vient de réaliser Stripe avec une levée de fonds de 250 millions de dollars permet d’atteindre la valorisation de 35 milliards de dollars. Il s’agit là d’un record, aucune société non-côtée aux Etats-Unis ne pouvant en dire autant (et seuls les chinois Bytedance et Didi font mieux). WeWork ou Airbnb sont derrière. Stripe est aujourd’hui la plus importante « décacorne », surnom donné aux sociétés non cotées valorisées plus de 10 milliards outre-Atlantique.
En une seule année, la valeur de Stripe a ainsi presque doublé, et elle a surtout quadruplé en trois ans. Seulement le début d’une croissance fulgurante ? Selon John Collison, l’un des deux fondateurs, les signes sont au vert. « Nous sommes en 2019 et moins de 8 % du commerce mondial s’effectue en ligne » remarque le jeune homme, laissant entrevoir des perspectives de développement encore folles ! Reste que la concurrence est rude. La société néerlandaise Adyen, qui affronte de manière directe Stripe, a été introduit en bourse au début de l’été et possède aujourd’hui une capitalisation de 18 milliards d’euros. Au-dessus, PayPal résiste toujours avec un
[1] https://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/stripe-pourquoi-une-start-up-du-paiement-vaut-plus-que-societe-generale-1133353